L’histoire de Saint-Gilles remonte à la plus haute antiquité, et même vraisemblablement à la préhistoire. Toutefois, la première véritable ville remonte au Moyen Âge.
La ville est une cité d’art roman. C’est un haut lieu de pèlerinage, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et de Saint-Pierre-de-Rome. Au Moyen Âge, Saint-Gilles était le 4ème lieu de pèlerinage mondial après Rome, Saint-Jacques de Compostelle et Jérusalem.
Des origines légendaires
La légende fondatrice de la ville raconte qu’Aegidius, un Grec réalisant des miracles, se serait installé dans une forêt de la vallée Flavienne pour vivre en ermite auprès d’une biche. Lors d’une partie de chasse un roi nommé Wamba aurait blessé le saint qui souhaitait protéger sa biche. À la suite de cet épisode, il aurait fondé le monastère sur des terres offertes par le roi, en guise d’excuse.


Après sa mort, on enterre le saint abbé dans son église où les fidèles développent rapidement un important culte. La légende de saint Gilles le rend populaire et accessible. Les croyants l’invoquent pour protéger les faibles, les malades et les enfants. Les miracles accomplis sur son tombeau renforcent la renommée du lieu. Ces événements stimulent la dévotion à saint Gilles et transforment son sanctuaire en une destination majeure de pèlerinage.
Dès le Xème siècle, des archives attestent la présence d’un monastère à Saint-Gilles qui prospère grâce aux reliques de saint Gilles, le saint local.
Une porte d’entrée vers la Terre Sainte
Entourée de remparts, la cité est prospère et accueille de nombreux commerçants et pèlerins. Dans la partie basse de la ville, le marais de Scamandre offre un accès privilégié au Petit-Rhône. Ainsi, Saint-Gilles est alors le principal port méditerranéen du royaume de France. Les Templiers et Hospitaliers, installés près du port, assurent l’accueil des pèlerins et l’embarquement pour la Terre Sainte.
La création du port d’Aigues-Mortes et les Guerres de Religion vont fragiliser la prospérité de la cité. Le renouveau viendra avec la construction du canal du Rhône à Sète à la fin du 18ème siècle. Alors, le quartier du canal se développe et accueille une intense activité autour de la viticulture.

La ville demeure très agricole au cours des 19ème et 20ème siècles. Ce n’est qu’en 1985, après une progressive baisse de l’activité portuaire, que le port de commerce devient port de plaisance.
De nos jours

Aujourd’hui, Saint-Gilles et son histoire attire de nombreux visiteurs. Ils découvrent la richesse iconographique de la façade médiévale de son église abbatiale, la pureté architectonique de son escalier en vis et la beauté recueillie de son immense église basse (ou crypte). Ils flânent également dans ses ruelles ensoleillées, bordées de maisons aux pierres ouvragées. Et ils partent de son port pour découvrir la Camargue en bateau.
Parallèlement, la Costière voit l’essor de l’arboriculture. La viticulture est en pleine renaissance avec des crus classés dans les Costières de Nîmes. Ils créent un équilibre avec les importantes rizières qui font la richesse des zones humides aux portes de la Camargue. Autant d’atouts qui font de Saint-Gilles une ville particulièrement riche du passé. Elle n’en est pas moins résolument tournée vers son avenir.