L’abbatiale de Saint-Gilles est une vaste église de pèlerinage. Elle fût construite dans le dernier quart du XIIème siècle et est classée Monument Historique depuis 1840.
L’église se déploie sur deux niveaux
La partie basse contient notamment une crypte semi-enterrée aux vastes dimensions, organisée autour du tombeau de saint Gilles.
Une église haute surmonte la crypte, initialement longue de cent mètres.
À l’est, un déambulatoire entoure le chœur liturgique, desservant des chapelles rayonnantes.
À côté du transept nord de l’église, un escalier a été conservé.
L’escalier dit « vis de Saint-Gilles » témoigne notamment du savoir-faire des tailleurs de pierre ayant œuvré à Saint-Gilles. Chef d’œuvre de la stéréotomie, chaque pierre est taillée selon plusieurs plans et assemblées avec une grande précision.
Au-delà de ses grandes dimensions, l’abbatiale est remarquable par la qualité de sa construction ainsi que de son décor.
La façade de l’église est, quant à elle, un véritable chef d’œuvre de l’art roman, avec ses trois grands portails richement sculptés. L’iconographie évoque la vie du Christ et dédie une grande frise au récit de la Passion.
Pendant les Guerres de Religion, l’église a subi des dommages. Un incendie et l’effondrement du clocher de l’abbatiale ont entraîné le remplacement des voûtes d’origine. Au milieu du 17ᵉ siècle, les bâtisseurs ont construit de nouvelles voûtes sur croisées d’ogives. Les rénovations ont inclus l’abandon du grand chœur roman pour raccourcir l’église et l’aménagement d’un nouveau chœur dans la nef. Pendant la Révolution française, des révolutionnaires zélés ont martelé les visages des sculptures de la façade occidentale.
Malgré ces vicissitudes, l’abbatiale conserve de nombreux témoignages de sa splendeur passée. Au sud de l’église se déploient les vestiges du cloître et des bâtiments monastiques. Suite à la restauration menée en 2017-2018, la façade sculptée a retrouvé son éclat et a même révélé des traces de son ancienne polychromie.
Une abbaye inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco
au titre du bien en série “Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France”
Au Moyen Âge, l’abbaye de Saint-Gilles est un lieu de pèlerinage d’une importance majeure. Des pèlerins affluent de toute l’Europe et font du sanctuaire la quatrième destination de pèlerinage de l’Occident médiéval après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle. Le monastère tire sa réputation de la présence du tombeau du saint ermite. Le pèlerinage de saint Gilles, notamment matérialisé par le chemin de Régordane reliant le Puy-en-Velay à Saint-Gilles, atteint son apogée au XIIème siècle.
À cette époque, la ville est aussi une étape incontournable de la voie d’Arles menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, au point qu’on l’appelle également « via Aegidiana » (route de Saint-Gilles). En 1998, l’UNESCO a inscrit l’abbatiale sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité au titre des “Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France”. Elle fait ainsi partie de cet ensemble de 78 composantes (églises, hôpitaux, ponts, calvaires ou sections de sentiers…) qui témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage.
L’office de tourisme Nîmes Tourisme propose des visites guidées pour s’imprégner du lieu.